[ Tradition ] Kodomo no Hi

De nos jours, cette fête est censée célébrer tous les enfants. Dans le fond, elle met toujours légèrement plus à l'honneur les petits garçons (les filles ayant elles-même leur fête, avec Hina Matsuri (lien) .

C'est alors l'occasion de prier pour la bonne santé de ses petits, en leur souhaitant force et prospérité, comme les carpes koi, qui remontent le courant des rivières courageusement. Là tient donc toute la symbolique, puisqu'il est effectivement de coutume d'accrocher des Koi Nobori, ces fameuses carpes en tissu, qui flottent au vent déjà plusieurs semaines avant le jour J.

Une autre tradition du Kodomo no Hi est d'exposer des gogatsu ningyo, des poupées habillées d'une armure de samurai, afin de représenter la vaillance que l'on souhaite à son ou ses garçons. Et pour conjurer le mauvais sort, les japonais suspendent également des fleurs d’iris aux portes de leurs maisons.

Et bien entendu, comme une fête ne va jamais sans nourriture, Kodomo no Hi est l'occasion de déguster divers plats et pâtisseries spécifiques, à bas de riz telles que les kashiwa mochi. 

Cette ancienne tradition provient initialement, comme beaucoup d'autres, de Chine. Elle s’appelait d'ailleurs au préalable Tango no sekku, et fut importée au Japon durant l'époque Nara (710 - 794). Cette fête fut d'abord introduite à la Cour impériale, qui accrochait des feuilles de shōbu et de yomogi. Elle était consacrée aux joncs odorants, appelés shôbu en japonais

On suspendait également des kusudama, des couronnes d'herbes médicinales, avec de l'armoise et de l'iris, desquels pendaient de longs fils de cinq couleurs, symboles de longévité.

Pour bien symboliser le caractère héroïque de la journée, on mettait en place des jeux tels que du tir à l'arc à cheval ou à pieds, où des équipes s'affrontaient. Cela a été ensuite interdit, à l'époque Edo (1603-1868), car jugé trop dangereux.

Il faut attendre l'époque de Kamakura (1185–1333), et surtout Edo (1603-1868), pour que cette journée se caractérise vraiment comme la journée des garçons. La mode passe, et ce sont davantage les samurai qui vont s'intéresser à cette tradition. Ils remettent ainsi à leur garçon un élément d'armure de samurai. Cette pratique est sûrement tirée du fait que le mot shōbu, a un homophone qui lui signifie « esprit chevaleresque », « valeurs militaires ».

C'est en 1948, après que la loi des jours fériés soit passée, que Tango no sekku devient Kodomo No Hi, la fête que nous connaissons aujourd'hui.